Partie 1 : les mécanismes invisibles
Partie 2 : l’effet Pygmalion et les dangers des stéréotypes et des préconçus

La statue de Pygmalion devint vivante. Les croyances deviennent-elles réalités ?
Pour clore ma petite série d’articles sur le sexisme à l’école, je vais parler de l’Effet Pygmalion (ou effet Rosenthal). Cet effet, qui se rapproche de l’effet placebo par certains aspects, pointe le danger des stéréotypes.
L’effet Pygmalion est une prophétie autoréalisatrice qui consiste à influencer l’évolution d’un élève en émettant une hypothèse sur son devenir scolaire. Ainsi, si un professeur a des attentes fortes sur un élève, celui-ci fera effectivement de plus grands progrès. C’est ce phénomène qui peut expliquer pourquoi les filles, alors qu’elles réussissent aussi bien que les garçons en mathématiques, s’estiment moins bonnes dans cette matière et l’apprécient moins.
Première expérience sur des rats (1)
Ce phénomène a été mis en évidence par Rosenthal, d’abord sur des rats. Deux groupes de rats, constitués complètement au hasard, ont été présentés à des étudiants, qui devaient juger de leur capacité à sortir d’un labyrinthe. On a dit aux étudiants que les rats du premier groupe étaient de bons rats, intelligents. Du second groupe, on leur a dit que c’était des rats de mauvaises lignées, qui n’apprenaient pas très vite. Au final, les résultats ont amplement confirmé les prédictions fantaisistes du départ : il y a même quelques rats du second groupe qui ne quittent pas la ligne de départ !