Partie 1 : Introduction
Partie 2 : Un beau corps féminin est un corps qui n’occupe pas trop d’espace
Partie 3 : Un beau corps féminin se déplace avec difficulté
Partie 4 : Un beau corps féminin est un corps à l’air jeune voire enfantin et qui est sexualisé
Partie 5 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – le sourire
Partie 6 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – la répression des désirs
Partie 7 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – la souffrance physique
Partie 8 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – la souffrance morale
Partie 9 : Sorcières et féministes, quelques figures de la laideur féminine
Partie 10 : Universalité des idéaux de faiblesse 1
Partie 11 : Universalité des idéaux de faiblesse 2
Partie 12 : Conclusion
Supplément : la coercition à la beauté
Supplément : L’impuissance comme idéal de beauté en vidéo
Répression et objectification sexuelle
J’ai précédemment expliqué que les idéaux de beauté en Occident ont deux effets : d’une part, sexualiser les femmes, c’est-à-dire en faire des objets de désir (pour les hommes puisque l’on vit dans une société hétérocentrée) ; d’autre part, réprimer leur désir et leur plaisir sexuels. Cela correspond de manière générale à une conception asymétrique de la sexualité : les hommes sont considérés comme des sujets sexuels désirant, dont le plaisir sexuel serait très important ; les femmes sont perçues comme des objets sexuels dont la sexualité devrait être avant tout au service des hommes. A ce sujet, vous pouvez également lire mes articles sur la sexualité féminine et sur l’objectification sexuelle.
Les trois pratiques que j’ai choisies (gavage, bandage des pieds et mutilations génitales féminines (MGF)) ont, elles aussi, pour effet d’aggraver cette asymétrie entre hommes et femmes au niveau de la sexualité : elles sont censées protéger la chasteté et la fidélité des femmes et en même temps augmenter la gratification sexuelle des hommes.
Le contrôle de la sexualité des femmes entre dans le cadre de la théorie sur l’appropriation des fonctions sexuelle et reproductive des femmes. Dans Pratique du pouvoir et idée de Nature (1) L’appropriation des femmes44, Colette Guillaumin a démontré comment « une classe de sexe » (les hommes) approprie l’autre (les femmes). Cette appropriation se fait notamment par « l’usage sexuel » d’une femme par un homme. La réduction des femmes à leur fonction sexuelle (objectification sexuelle) illustre cet appropriation par le sexe.