L’impuissance comme idéal de beauté des femmes – le sourire

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Un grand merci à Pimprenelle pour ses relectures attentives et ses corrections.

Partie 1 : Introduction
Partie 2 : Un beau corps féminin est un corps qui n’occupe pas trop d’espace
Partie 3 : Un beau corps féminin se déplace avec difficulté
Partie 4 : Un beau corps féminin est un corps à l’air jeune voire enfantin et qui est sexualisé
Partie 5 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – le sourire
Partie 6 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – la répression des désirs
Partie 7 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – la souffrance physique
Partie 8 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation – la souffrance morale
Partie 9 : Sorcières et féministes, quelques figures de la laideur féminine
Partie 10 : Universalité des idéaux de faiblesse 1
Partie 11 : Universalité des idéaux de faiblesse 2
Partie 12 : Conclusion
Supplément : la coercition à la beauté
Supplément : L’impuissance comme idéal de beauté en vidéo

De l’altruisme des femmes

L’empathie, une émotion altruiste et féminine

EmpathyOn peut tenter de définir l’empathie comme étant une réponse émotionnelle orientée vers autrui et provoquée quand on perçoit l’autre dans le besoin1. Elle inclut des sentiments de sympathie, de compassion et de tendresse. En général, on distingue deux grandes composantes de l’empathie : l’empathie émotionnelle/affective et l’empathie cognitive2–4. L’empathie émotionnelle peut se définir comme étant le fait de ressentir les mêmes émotions qu’autrui et d’avoir une réaction émotionnelle de type compassionnel face à ses expériences. L’empathie cognitive consiste à reconnaître et comprendre les sentiments d’autrui et à se mettre à sa place.

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L’objectivation sexuelle des femmes : un puissant outil du patriarcat – le regard masculin

Partie 2 : le regard masculin ou male gaze

Partie 1 : définition et concept-clés
Partie 3 : les violences sexuelles, des actes d’objectivation extrêmes et dissociant

oeil

Après une première partie introductive, je vais rentrer dans le vif du sujet et commencer par discuter de la forme d’objectivation sexuelle la plus commune, celle qui passe par le regard masculin. Cette forme d’objectivation est souvent appelée male gaze dans les pays anglo-saxons et consiste à inspecter et évaluer le corps des femmes.

Sur le graphique présenté en introduction, nous nous trouvons donc à la première étape : les expériences d’objectivation sexuelle, qui surviennent quand autrui nous traite comme un objet sexuel.

Graphique résumant les conséquences de l’objectivation sexuelle de l’article Sexual Objectification of Women: Advances to Theory and Research par Szymanski & Moffitt 2011

Graphique résumant les conséquences de l’objectivation sexuelle. Tiré de Szymanski & Moffitt 2011

Le male gaze : une prérogative des hommes qui s’exprime via le harcèlement sexuel

Dans les années 1930 déjà, la psychanalyste allemande Karen Horney remarquait que tous les hommes possédait un « droit socialement sanctionné […] de sexualiser toutes les femmes, indépendamment de leur âge ou de leur statut »1.

Blachman

Blachman est une émission danoise humiliante et misogyne dont le concept est le suivant : deux hommes évaluent le corps d’une femme qui se présente nue devant eux. L’animateur, Thomas Blachman, s’est justifié en disant que « le corps d’une femme aspire à être commenté ».

Ce droit s’exprime quand des hommes inspectent et jugent le corps des femmes. Cette inspection peut s’accompagner de commentaires évaluateurs ou sexuels2–4, qui tendent d’ailleurs à être dénigrants quand ils sont adressés à des femmes racialisées3. Le fait d’examiner et de commenter à haute voix le corps des femmes a été considéré comme étant du harcèlement sexuel par plusieurs auteurices5–7. Le harcèlement au travail et sur la voie publique (le « harcèlement de rue ») ont été ceux qui ont été les plus étudiés par les universitaires, mais ce type de violence peut avoir lieu dans d’autres contextes, par exemple dans les bars et lieux de fête7,8 dans le cadre scolaire9,10, à la plage naturiste11 ou encore à la piscine12.

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Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? Les mécanismes psychosociaux du plafond de verre

Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ?

Je fais une petite pause dans mes articles consacrés aux mythes sur le viol (car oui, il y en a aura au moins un ou deux encore…) pour aborder un sujet a priori un peu moins pénible : les inégalités salariales.

Plus précisément, je voulais vous parler du livre « Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? ». Non seulement, je l’ai trouvé très bien – il est très instructif, bien documenté et facile à lire -, mais en plus, il rentre parfaitement dans la thématique de mon blog. Enfin, il a été écrit par Brigitte Laloupe, alias Olympe, qui est l’auteure d’un blog féministe que j’apprécie.

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