Actus – Recherche sur le genre (1)

J’ai décidé d’inaugurer un nouveau type d’articles : des « brèves » sur ce que la science peut nous apprendre sur le patriarcat et les rapports sociaux entre les sexes. En gros, je regarde dans Google Scholar quelles publications sont parues récemment à ce sujet, et je vous fais un petit résumé :).

Médias et hypersexualisation des petites filles

Les auteures ont présenté à des petites filles âgées de 6 à 9 ans deux « poupées en papier » : une sexualisée et une non-sexualisée. Ils leur ont posé 4 types de questions : 1) Quelle est la poupée qui te ressemble le plus ? 2) A quelle poupée voudrais-tu le plus ressembler ? 3) Laquelle de ces deux poupées est la plus populaire à l’école et 4) Avec quelle poupée préfères-tu jouer ? La poupée sexualisée a le plus souvent été choisie pour répondre à la question 1 et 3, c’est à dire que les petites filles ont envie d’être sexualisée, et pensent qu’elles seront ainsi populaire. Certains facteurs servent de « protection » face à ce désir d’être sexualisée : faire de la danse (peut-être lié à une meilleure appréciation de son corps), l’implication de la mère dans ce que regarde sa fille à la télé, et la religiosité de la mère. Le temps passé à regarder la télé ou des films ne semble pas avoir eu d’effets sur le choix de la poupées.
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Exemple de « poupées de papier »

Stéréotypes sur les compétences en maths chez les enfants chiliens

Les stéréotypes sur les compétences en mathématiques sont déjà présents chez les enfants chiliens âgés de 3 à 5 ans. En effet, ils ont tendance à penser qu’un personnage féminin aimerait moins les mathématiques que l’espagnol, et y réussirait moins bien. A l’inverse, ils croient qu’un personnage masculin réussit aussi bien dans le domaines mathématique que linguistique.
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Genre, ethnie et sourires

Il a déjà était démontré que les femmes sourient plus que les hommes. Le but de l’étude était de découvrir à quel âge apparait cette différence. Il semblerait que ce soit à l’âge de 11 ans.  Par ailleurs, contrairement à ce qui avait été démontré précédemment, les auteur-e-s ont trouvé que la différence entre les sexes est plus forte chez les afro-américains que chez les américains blancs.
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L’orientation de dominance sociale, perception de la sexualité et usage de préservatifs féminins

L’importance de l’orientation de dominance sociale (SDO) a été mesurée chez des étudiant-e-s hétérosexuel-le-s. La SDO est la mesure d’une préférence des individus pour un système social hiérarchisé.  Les auteures ont pu montrer que les personnes présentant une forte SDO endossaient plus fréquemment la croyance selon laquelle les hommes devraient dominer sexuellement les femmes. Par ailleurs, les femmes présentaient une plus faible SDO que les hommes, et croyaient moins au fait que les hommes doivent dominer sexuellement les femmes. Les participants qui endossaient une plus forte SDO présentaient aussi une plus faible auto-efficacité sexuelle (confiance dans les situations sexuelles, en sa capacité de refuser un rapport et dans son assurance à recevoir de la satisfaction sexuelles, etc.) et utilisaient moins de préservatifs féminins.
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7 réflexions sur “Actus – Recherche sur le genre (1)

  1. Pingback: Actus – Recherche sur le genre (1) | Liberté de genre, égalité des sexes et solidarité pour tous | Scoop.it

    • Le but de ce post n’est pas d’être « complet » : je relate jusque ce que des chercheurs ont trouvé sur le genre…
      Dans la publication sur l’hypersexualisation des petites filles, les auteurs n’ont pas réussi à trouver un effet significatif du temps passé devant la télé, ce qui ne signifie évidemment pas que cet effet n’existe pas ! Et qui sait, d’autres études arriveront peut-être à le mettre en évidence un tel effet.

      • Une anecdote: j’ai deux cousins professeurs, il n’y a pas de télé chez eux et ils choisissent soigneusement les dvd que peuvent regarder leurs enfants. Un jour de pluie, ils ont du aller au cinéma au lieu d’une autre sortie, leurs enfants ont choisi d’aller voir « transformers ». Leur fils de QUATRE ans leur a expliqué toute l’histoire alors même qu’il n’a jamais eu l’occasion de voir le dessin animé ou même de jouer avec les figurines qui ne sont pas autorisées dans son école.
        A partir du moment où il y a une mode, elle se diffusera plus ou moins mais toute la société sera touchée.

  2. L’hypersexualisation des petites filles me choque… Et le pire, c’est que ce processus est avant tout du marketing… et aussi, parfois, une volonté des parents d’être « cools » et dans la tendance… Laissons nos petites filles être… des petites filles!

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